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10 décembre 2007 1 10 /12 /décembre /2007 23:04
Jurek m'appelle hier en fin d'après midi, Dans le cadre des célébrations liées aux soixante ans de sa carrière journalistique, une maison d'édition polonaise  va publier un livre d'hommages  à Leopold Unger.  La voix de Jurek est  pleine de "euhhh" et de silences.  
"Ecoute, me dit-il enfin, je t'ai envoyé un texte.  Lis-le, on en parle ensuite."
Ouvrant le mail, le titre déjà me trouble: "Przemysl" ... la ville de Maman.
Le voici, renommé, pour publication "dans la pierre":

Dans la pierre

C’est ma soeur qui en a décidé.  Peut-être ne fut-ce  pas une décision dont elle eut  à me convaincre, ou me l’imposer. Mais c’est elle qui en a eu l’initiative.  Elle avait lancé l’idée avec enthousiasme, comme mue par une évidence. Il n’y avait aucune raison de mettre en doute son idée. Je n’en étais peut-être pas enchanté , je pouvais certainement trouver d’autres destinations, plus drôles, pour une escapade de vacances.  Mais je n’avais aucune raison pour m’y opposer. J’ai sans doute accepté comme un hôte se soumet à une proposition d’invités, afin de rendre leur séjour agréable.  D’ailleurs, si je refusais, avec qui aurait-elle fait ce voyage ?

Nous nous sommes donc retrouvés dans le train Cracovie-Przemysl.  Przemysl, petite ville à l’Est de la Pologne, à proximité de la frontière ukrainienne, était la première destination de notre voyage. Mais intérieurement, je ressentais très fort la direction de notre voyage : l’Est.  Maman était originaire de Przemysl, et Papa de Czortkow, en Podolie, aujourd’hui partie intégrante de l’Ukraine.  Nous partions donc, pour la première fois, vers « cet Est-là », où nous n’étions jamais allés, et qui jusqu’alors  reposait dans nos âmes, comme le vase de l’arrière-grand-mère sur une cheminée : à la fois vénéré et juste posé là, à l’ombre de nos habitudes.

Sentiment étrange.  L’excursion avait belle allure, d’un point de vue touristique : Przemysl, Czortkow, Lwow… Je ne pouvais nier une certaine excitation à l’idée de découvrir les lieux d’enfance de nos parents.  Mais je savais aussi que je n’attachais pas à ce voyage la même importance que ma sœur.  Pour moi, c’était intéressant.  Pour ma sœur, cela  paraissait important, vital, indispensable.

Surtout l’étape de Przemysl, si différente de la suivante.  A Czortkow, nous savions que nous allions trouver ce que nous connaissions si bien, Papa nous l’avait raconté tant de fois, avec  force détails. A Premysl par contre, nous allions au devant d’un défi. Nous devions y rechercher des traces dont nous n’étions pas même certains  de l’existence. Il m’était facile, dans le train, d’imaginer Czortkow, je pouvais presque dessiner le plan de la ville et en situer, sur son unique rue principale, les principaux édifices. La visite de Czortkow allait ressembler à ce jeu d’enfants où l’on retourne les images dispersées le verso vers le haut, pour en retrouver ensuite les paires à l’aveugle: ici la maison des grands-parents, là la caserne du régiment de cavalerie ;  ici, je sais que se trouve le Tribunal,  et là encore, lorsque la rue descend en  tournant un peu vers  le pont sur la rivière, je sais que je trouverai l’église et le couvent des Dominicains.

Rien de tel à Przemysl. Nous savions de Przemysl aussi peu que de l’enfance de Maman.  Przemysl était terra incognita, couverte du sceau d’un grand secret. Przemysl, nous allions nous y mesurer.  Hanka y allait de front. Moi à reculons, avec une certaine indifférence, et le sentiment que ce voyage était certes intéressant. Mais il n’était plus nécessaire à la détermination de mon identité.  Seule l’effervescence manifeste de Hanka me déstabilisait . Peut-être aurais-je du être plus ému. 

Dans le train, voilà que Hanka s’énerve, lorsqu‘elle se rend compte qu’elle a oublié chez moi, à Varsovie, les seuls éléments tangibles qui devaient nous aider dans nos recherches à Przemysl : les photocopies de l’annuaire téléphonique des années 1932/33, obtenues à l’Institut Historique Juif.  Elle se souvenait cependant, - elle le croyait du moins – du principal, à savoir des deux adresses répertoriées sous le nom de notre grand père, Ferdynand Brandstaetter : Jagielonska 25 et Parkowa 9.

 

Ce que Maman nous avait raconté de son enfance se limitait à quelques mots.  Sa maman était morte lorsqu‘elle avait quatre ans.  Elle se souvenait seulement d’ une maman merveilleuse, belle, bonne… Après quelques années, son père s’était remarié.  De sa belle-mère, nous savions aussi peu.  Juste qu’elle fut bonne avec Maman.  A son père, Maman vouait une affection sans bornes, touchant à l’adoration.  Nous savions encore qu’il y avait eu cette  gouvernante allemande durant quelques années, car, comme le disait  le papa de Maman, « il faut connaître la langue de l’ennemi ».  Maman reconnaissait ne pas avoir trop appris l’allemand, mais la gouvernante apprit  passablement le polonais. Nous connaissions encore cet élément peu précis des 17 ans d’enfance de Maman : au début de la guerre, son père et sa belle-mère sont morts.

Jusqu’à mes 20 ans – je suis le plus jeune – nous n’en savions pas plus de Maman. Un jour, enfant encore, je lui avais demandé pourquoi elle nous racontait si peu de son enfance, de ses parents, comme le faisait notre père.  Elle me répondit qu’ elle  puisait sa force de vie dans le fait d’avoir enterré au plus profond de son âme ce qu’elle avait vécu .  En effet, Maman bouillonnait de vie, d’opiniâtreté, de volonté et d’optimisme.  Sans doute mesurais-je assez combien cela était précieux pour admettre que ce silence était un prix qui valait d’être payé.  

Elle nous avait révélé ses origines juives alors que j’avais 20 ans.  Nous avons appris peu de détails, sinon son vrai nom.  Elle nous a dit encore qu’un demi frère était né.  Et que GrandPère et son épouse avaient été arrêtés et déportés par les Allemands au début de la guerre .  Ensuite,  elle est entrée en clandestinité, des gens l’y ont aidée,  elle a pu quitter Przemysl et arriver à Varsovie, où elle a rejoint l’Armée Nationale clandestine, et a participé en 1944 à l’insurrection de Varsovie.  Son nouveau nom, elle l’avait reçu avec les documents « aryens », comme on appelait sous la Pologne occupée ce qui vous distinguait des juifs. 

Et elle s’eétaitt fait baptiser. Grand-Père, Ferdynand Brandstaetter, avocat, patriote polonais, faisait partie des Juifs dits assimilés.  Il avait transmis à sa fille une éducation religieuse selon les us et les devoirs de la société juive.  Mais cela se limitait au minimum requis.  Maman, par contre, depuis sa tendre enfance, récitait des « Je vous salue Marie » en cachette, elle-même ne se souvenait plus où elle l’avait appris.  Elle savait seulement – mais cela, on n’en parlait pas dans la famille car c’était couvert par le voile  du scandale – qu’un oncle  avait choisi la foi catholique.

Dans le compartiment du train, nous égrenions avec Hanka le maigre chapelet d’informations utiles à nos recherches à Przemysl. Nous avions trois adresses : les deux du bottin téléphonique que Hanka heureusement avait retenus, ainsi que le cimetière juif où était enterrée notre Grand-Mère.  Cela, nous le savions, parce que Maman nous avait raconté comment elle se rendait régulièrement  sur la tombe de sa mère.

Partant de l’hôtel où nous nous étions arrêtés à  Przemysl, la première étape en allant vers le centre était la rue Parkowa.  Là, première déception.  Au numéro 9, il n’y avait pas de maison ; il n’y avait d’ailleurs pratiquement pas de maisons de ce côté-là de la rue, en tous cas, pas de maisons d’avant-guerre.

Direction rue Jagiellonska.  Au numéro dont Hanka se souvenait, un assez grand immeuble; au rez-de-chaussée, des magasins.  Nous nous sommes arrêtés de l’autre côté, avons pris  quelques photos.  Suite à quoi, Hanka dit avec détermination : «  Moi, je vais dans ces magasins, poser des questions ».  « Je t’en prie, vas-y …», répondis-je.  Parce que là, ce n’était plus ma tasse de thé, ce n’était plus mon affaire.  Je pouvais bien rester de ce côté-ci de la rue…

Hanka a traversé,. Je me suis retourné, et me suis mis à déambuler le long de magasins qui n’étaient pour rien plus intéressants que ceux l’autre côté de la rue, dans le vieil immeuble.  En me retournant, je voyais Hanka sortir d’un magasin et entrer dans le suivant.  Après un moment, elle sortit de l’un de ces magasins en gesticulant dans ma direction.  Je ne pouvais pas ne pas y aller, tout en sentant au fond de moi que j’allais jouer dans une pièce qui n’était pas la mienne .  Le commerçant, un monsieur assez âgé déjà qui travaillait avec son fils, se souvenait de la famille de Maman ! « Mais les Brandstaetter n’ont jamais habité ici, il n’y avait, d’ailleurs, dans cet immeuble, aucun cabinet d’avocat ». (De retour à Varsovie, nous allions découvrir que Hanka avait erronément mémorisé ce numéro de rue : nous étions donc tombés sur ce monsieur par erreur !)  Mais la famille de ce monsieur avait habité dans le voisinage de Maman, il avait été copain avec Julek, le demi frère de Maman.  Et bien sûr, il se souvenait de Zosia.  « Julek a survécu à la guerre, il est même revenu ici une fois ou deux… ».  Hanka dansait presque d’excitation.  On aurait dit que les questions allaient pleuvoir, mais que demander ?  Nous avions néanmoins devant nous le seul témoin de la vie d’avant-guerre de notre Maman. Ce monsieur ne se sentait en rien extraordinaire.  Et Mais nous, face à lui, nous étions  fascinés.

Cimetière juif.  Près de l’entrée, quelques courtes rangées de tombes contemporaines.  Assez vite, nous trouvons une chose inattendue.  Il y a là une  pierre funéraire portant l’inscription :

«  Ferdynand et Jozefa Brandstaetter

Disparus en déportation le 18.XI.1942

En mémoire éternelle de

nos parents chéris, victimes de la cruauté hitlérienne

leur fille et leur fils »

Nous étions médusés.  Cette pierre avait clairement été posée là au cours des 10-15 dernières années.  Jamais, alors que nous vivions en Belgique mais que nous allions souvent en Pologne, Maman n’était revenue à Przemysl.  Elle ne connaissait certainement pas ce monument, elle nous en aurait parlé.  Si ce n’était pas la fille qui avait érigé ce monument, c’était bien le fils qui avait dû le faire. Ce n’est que plus tard, lorsque nous avons trouvé des livres sur l’histoire de Przemysl, que nous avons appris que la ville avait été partagée entre le Reich et l’Union Soviétique,  et que la frontière longeait le San.  Nous avons compris qu’après l’occupation de la ville par les Allemands, les Grands Parents avaient été déportés, comme les autres juifs, par les occupants.  Où et quand ils disparurent, nous l’ignorons.

Une fois de plus, Hanka m’emmène plus loin, à la recherche de la tombe de notre Grand-mère Anna.  Et une fois de plus,  j’éprouve cet étrange sentiment, à la limite du déplaisir et de l’indifférence.  La vue du reste du cimetière, d’ailleurs, ne fait que confirmer combien notre entreprise est dérisoire.  Les seuls cimetières juifs que j’aie visités plus tôt sont celui de Prague et le cimetière juif de Varsovie.  C’étaient là des visites touristiques.  Ce n’est qu’à Przemysl que j’ai découvert un cimetière juif ordinaire, « non touristique » en Pologne.  Un paysage de pierres tombales renversées, gagnées par les herbes folles et les buissons sauvages: les débris de la mémoire d’une merveilleuse civilisation.  Hanka est allée vers la gauche, moi vers la droite.  J’errais l’esprit vide dans ce no man’s land, piétinant malencontreusement  des bris de tombes.

Arrivé à un endroit où les mauvaises herbes se muaient  en un petit sous-bois, j’ai entendu un cri.  Deux cent mètres à ma gauche, Hanka était immobilisée devant le seul monument debout, de là où j’étais, on aurait dit une flèche dirigée vers le ciel.  J’ai couru vers elle comme à son secours , par-dessus les innombrables tombes fracassées.  Hanka était immobile, les épaules secouées par des sanglots.

 

Anna Brandstaetter, née Bernstein

Née à Lwow le 9/03 1892 (10 Adar 5652)

Décédée à Lwow le 14/08 1926 (4 Elul 5686)

 

« Dziunia, la lumière de ta vie

éclairait notre existence – aujourd’hui

que tu n’es plus, nous errons dans la pénombre »

Et je me suis souvenu.  De Maman nous récitant sur son lit de mort à Bruxelles– à Hanka et à moi - ces mots d’amour qu’elle a gravés dans notre mémoire comme ils l’avaient été dans la sienne, et comme ils le sont dans la pierre de Przemysl depuis l’an 1926.

Depuis,  je sais que l’amour peut être éternel.  Et que je suis son enfant.

Bruxelles, 30.XI. 2007.

 

 

 





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8 décembre 2007 6 08 /12 /décembre /2007 23:24

ballo-biblico-San-Evasio-081207.JPG

Un trimestre plus loin, nous avons dansé les Vêpres de la fête paroissiale, commémoration de la consécration de l'église de San Evasio, ce 8 décembre, fête de l'Immacolata.  Déjà que moi, l'Immacolata ... je vais encore en choquer.
Si,si, je suis sur la photo, bien cachée, au grand dam du photographe, Luciano, le mari de Ula.
Au dam de Nadia, enseignante, 1e à gauche au 1er rang, j'ai désespérément tenté de récupérer le mouchoir en papier tombé de ma manche, pendant l'Alleluja.  Mais que diable fais-je avec un mouchoir dans la manche, en représentation publique? Moi qui, habituellement, les stocke... vous savez bien où, avec mon briquet, mes clefs, et autres bricoles, quand je n'ai pas de poches ? Mais l'idée que nous laissions le tabernacle avec le St Sacrement, en procession silencieuse, en laissant bien en évidence un mouchoir en papier coloré et sale...

Bref. Une étape encore.

Dix semaines (même si j'en ai brossé certaines) de cours de danses bibliques.  C'est le nom du cours.  En fait, des danses israéliennes. Quand on dit "antiques", pour ces danses-là, on parle des années '60, du XXe siècle.  Fort peu antiques, donc.
Mais elles sont basées sur les Psaumes. Chaque danse trouve sa référence - ses paroles, donc - dans un psaume.  Rina (sur la photo, celle qui n'est pas habillée en confirmante) nous donne les explications de texte.  Et nous a produit, pour la fin du cours, un joli fascicule avec paroles (en hébreu et en italien), parfois partition, chorégraphie, et des textes de référence.  Beau cadeau.
Le groupe comprend une quinzaine de personnes: 14 femmes et un homme (diacre de son état).
J'y suis allée pour la danse et pour le biblique.
Et de fait, je sors du cours trempée et seraine.  De plus, on rit assez bien.  Comme toujours; moins en période de préparation de "spectacle", mais bon.
Cela fait un bien fou de se trouver dans un groupe, en dansant, qui a les mêmes références que moi.
Rina est déléguée des Chrétiens (des catholiques, sans doute) dans un groupe oeucuménique de Parme.
En gros, des gens ouverts, qui savent pourquoi ils sont là.  Qui bougent;  Et qui sont bien loin, en majorité, de l'"establishment" parmesan.
Voilà 20 ans, au moins, que je trouve que la liturgie n'est pas assez dansée.  Je suis donc parfaitement dans mon élément.
Je crois que je ferai un souper, l'année prochaine, pour ce groupe.
Pour connaître les histoires singulières des gens.  Nadia, par exemple, est avec son mari de l'ordre tiers Franciscain (je sais pas trop comment ça s'appelle, ces trucs là), et ont été en mission à Cuba, quittant leur boulot.  Prof de lettres, elle donnait des cours de gymnastique rythmique dans le cadre de la paroisse.  Je présume que les autres ont de belles histoires à raconter aussi.  Elles ont, pour la majorité, de beaux sourires ouverts, et te regardent dans les eux quand elles te parlent.
En tous cas, nos adieux, après l'église, étaient chaleureux.  Encore toujours mâtinés de "come ti chiami ? et "da dove è, questo nome ?"  ou "non sei di Parma ?"  Mais c'est OK.  Ici, cela ne m'ennuie pas.  
J'espère que Ula continuera aussi, en janvier.  Mais rien n'est mois sûr.  Tant pis.  Moi, j'y trouve mon compte, et je m'y retrouve.

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29 novembre 2007 4 29 /11 /novembre /2007 02:56

dix-petits-n--gres.jpg
Cela sent Agatha Christie.  Le suspense en moins, la tristesse en plus.

D’abord Kirsti. Cadeau un peu amer des derniers jours.

Aujourd’hui, souper à la maison avec Bart et Marta.

A un moment, suite à une remarque de Marta, Bart, les larmes aux yeux, se mouche dans sa serviette  orange.  Chez moi aussi, tiens, ça coule.

Peu importent le nombre de moments que nous avons passés ensemble.  Il y en a eu assez bien, avec Bart. 

Dont celui, étrange, où je lui sers une procédure, et lui, en colère, retient ses larmes.

Et moi, ensuite, en sanglots, surprise par Herman.  Qui me rassure sur le respect que me portent mes collègues scientifiques. 

Et le ballotin Neuhaus que me ramène Bart de Bruxelles.  
Sans paroles. Mais plein d’autres choses, finalement.

Des bières, au coin du jour.

Une remarque, plus ou moins sarcastique.

Et au fond du fond, une vraie foi en l’humanité, en la fraternité, dans la potentialité des hommes et des femmes d’être généreux.

Le premier pionnier qui quitte l’EFSA.  Après Nicole et Geoffrey.

C’est une bise d’humanité qui quitte l’EFSA, là.

Et l’EFSA ne sera plus jamais la même.

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25 novembre 2007 7 25 /11 /novembre /2007 21:12
Dolce-vita-A-Ekberg.jpg
Il n'est pas nécessaire de plonger dans la fontaine de Trevi pour se faire tremper à Rome.  Les intempéries d'automne y suffisent amplement.  Elles seraient même, à la limite, prévisibles.
Ce qui ne l'est pas, par contre, c'est une marée puissante au deuxième étage d'un bus touristique.  Les jambes relevées à angle obtus - excellent exercice pour les fessiers et les aducteurs - cramponnées, moi, à ma robe que j'essayais péniblement de protéger du déluge, et Teresa à son manteau.  Fou-rires partagés avec les touristes Allemands et Anglais devant nous.
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21 novembre 2007 3 21 /11 /novembre /2007 00:35
Kirsti est blonde comme la Finlande. 
Kirsti-dinner-045.jpg
Sa fille Hilda est cacao, cannnelle, mélange de Finlande et de Ghana (enfin, je pense).
Kirsti a passé un an dans l'équipe recrutement, et retourne demain en Finlande, avec Hilda et Emmanuel.
Je n'ai jamais travaillé avec elle, mais passer devant son bureau et échanger deux mots avec elle avait un goût de menthe et de camomille.
Et que le manque d'accompagnement dans son départ me révoltait.
Voilà 5 jours que nous fêtons leur départ.
Encore une de ces brèves rencontres que je ne comprends pas bien.  Pourquoi j'ai tant fait ?  le souper chez moi, le drink à l'Aquolina, le poster photos, et même le souper de ce soir chez Jean-Lou.
Peut-être parce que Kirsti est juste normale et humaine? peut-etre parce que nous n'avons ni passé ni futur en commun ?
 Et que Hilda est si belle, si douce, si caline et tellement différente qu'aimable sans modération ?
Kirsti-dinner-049.jpgKirsti-dinner-040.jpg
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13 novembre 2007 2 13 /11 /novembre /2007 22:59
Sorcieres-Parma-014.jpg
C'est Jurek qui, après un anniversaire, nous a un jour envoyé un sms disant à peu près :
"merci à la part unique de chacune de vous, sans laquelle rien de cela n'aurait été possible".
Je ne trouve pas de mots plus beaux que ceux-là pour décrire mon sentiment après.
Car ce fut un très beau congrès de sorcières.
Très calme, doux, tendre.
Drôle, bien sûr, parce-qu'elles le sont toutes.  Surtout Véro.  La plus sorcière d'entre-nous.
Nous avons été plus loin que d'habitude dans les confidences, avec très très peu de retenue, et beaucoup de solidarité. 
Ce qui est merveilleux, avec les sorcières, c'est que nous sommes de plus en plus nous-mêmes, tout en étant de plus en plus proches.
Et tout était bon.  Je ne jetterais aucun de ces moments.
Pour moi, certainement le plus serein des congrès.
Et je ne sais pas à quoi cela tient.
Peut-être à ce que nous étions dans une maison, chez moi, en l'occurence, et qu'aucun horaire ne nous tenait.  Nous pouvions traîner en pijama, comme l'avait souhaité Cat.
J'étais attendrie par leur grasse mat de samedi, qui m'a laissé le temps de mon bain, d'aller acheter les fruits pour le jus tonique du matin, une causette avec les voisins dans la rue, le rangement du dîner de la veille, bref, plein de temps.
J'ai aussi l'étrange sensation que la majorité de nous entre dans une dimension plus spirituelle.  Etrange.  et cela me convient, bien sûr ;-)).
Cinq belles femmes ensemble, dont l'énergie positive se démultiplie.  Grâce à la part unique de chacune d'entre nous.
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25 octobre 2007 4 25 /10 /octobre /2007 20:51


Parma-035.jpg  Pâques 2006

La différence majeure entre mes frères et moi est sans doute celle-ci:

le premier sentiment qu'ils induisent chez moi est une énorme tendresse.

Le deuxième, probablement un sentiment de responsabilité envers eux.

Et pour cela, je suis incapable d'être méchante.

Malgré la logorrhée de Mik à propos de mes mails-circulaires.  
Je sais qu'il déteste cela.  Il me l'a dit.  J'ai donc cessé de les lui envoyer.  Puis il s'est plaint de ne pas avoir de mes nouvelles.  J'ai recommencé à les lui envoyer.  
Puis il s'est plaint de ce que les accents français lui donnent, dans son lecteur polonais des signes cabalistiques.  
J'ai donc supprimé les accents, en écrivant à mes amis. 
Pour finalement me faire lire  - urbi et orbi, copie à toute ma liste ;-) - qu'il n'en a rien à cirer de l'anniv de Jean-Lou, de mes menus à rallonge, de mes collègues de travail...
Ben moi, à ce moment-là, je me dis "mon Dieu, qu'il doit aller mal", 
ou encore, je souris "ben oui, il est un peu dur".  
Et  je m'empresse d'écrire à tous que ce n'est pas grave.  
Je ne supporterais pas qu'on le juge.

Les réactions les plus violentes sont venues de mes autres frères, bien sûr.  Avec étonnement ou colère, ou humour.

Janek est définitivement le plus drôle.  Malgré ses chaises roulantes, ses jambes coupées, son mal de dos, ses vacances pourries par mille prisonniers d'opinion incarcérés injustement, ses nombreux tours du monde pour les défendre; et les cadeaux qu'il nous en ramène,... Janek a une indécrotttable force de vie.

Jurek est le plus intelligent, le plus rationnel.  Jurek est ma référence intellectuelle quand il s'agit de marquer des tournants de ma vie. Jurek peut m'expliquer le monde, quand je ne comprends plus.  Jurek a les fou-rires les plus contagieux. 

Ben , pour chacun d'eux, j'ai une tendresse énorme.  Je suis reconnaissante à la vie et à nos parents de me les avoir donnés pour frères. 
Parce-qu'avec eux, je peux grandir, réfléchir, rire, être moi-même.  
Plus qu'avec quiconque, sans doute.
Et que, même si nous ne sommes pas d'accord, "nous sommes du même sang, eux et moi".

Le sentiment de responsabilité découle de cette solidarité.  
Mais il a sans doute autant à voir avec mes instincts maternels.  
J'allais dire "inassouvis".  Ben, "plus assouvis, maintenant"....
Mais ça, c'est une autre histoire ;-)))

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15 septembre 2007 6 15 /09 /septembre /2007 15:45
Au début de cette histoire, soit en mai 2005, j'avais commence ces "chroniques parmesanes", un peu pour raconter: le débarquement ici, Parme, l'Italie... à ceux de mes proches qui ne les connaissaient pas; et un peu aussi en mémoire de Stendhal ;-)).
Avec le temps, c'est devenu une espèce de journal, transmis aux mêmes par e-mail.   
Afin de garder la trace tout ce qui coule et sèche ici, j'ai décidé de poster ici celles que je retrouverai, malgré la mort sous les coups de l'orage de mon PC perso.
Voici donc les dernières, à la suite de la chronique d'aujourd'hui.
Si vous lu les mails, vous pouvez tranquilement passer les articles jusqu'au 15 octobre.

J'ai donc re-perdu les 10 kg que j'avais regagnés depuis l'été passé.  En fait, je chevauche sur cette dizaine depuis une semaine, mais bon, cela semble visible, étant donnés les commentaires de certaines collègues.
"mais tu portes un pantalon ?, tu ne portais pas de pantalons, avant "  -et la réponse d'autres, participant aux comparaisons: "mais si, elle porte de pantalons, Hanka".  Ce qui est vrai, je n'ai jamais cessé d'en porter. 
Mais elles peuvent difficilement me demander si j'ai rasé ma moustache. Comme lorsque qque chose change chez un homme, et qu'on lui pose ce genre de questions, pour finalement arriver à la conclusion qu'il ne portait pas de lunettes, avant...
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Bonjour mes amis,

Ce qui suit est écrit cette nuit à 2 h du mat ‘, et revu (je me mefiais qd meme un peu, et tenais a passer la censure ce matin) et continue la maintenant.

Vous me pardonnez tjs le manque d’accents ?

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Là, c’a ete ma journee !

Je ne vous ai pas raconte la soiree d’hier (jeudi, donc).

Alexandrine (chef d’admin) avait invité toute l’unite RH a l’apero pr feter le 250e recrute.  Je vais refaire les calculs, mais bon…

 Je decide d’y aller.  Tant qu’a y aller, autant faire voir que je suis la.  Invitation pr 19h30, j’arrive a 20h15.  Pr un apero dans un bar, cela me semblait d’assez bon ton.

Qui vois-je a la grande tablee ? a part l’equipre recrutement, Marco, Valentina et… la duchesse en personne.  On refait un tour de Prosecco (Marco L s’en occupe), la duchessa leve son verre, « again » dit-elle, en me regardant.  Moi, la fixant tout droit dans ses yeux globuleux (la, j’exagere, allez, ses yeux ronds ), je me fends d’un « yes, to Jan-Paul, to the team, and to Alexandrine who offers this drink ».  tranquille.  On trinque. Je  passe une assez bonne soiree avec Kirsti, parlant de Capuera, d’Afrique et de Bresil.  De parents terribles.

Je ne vous avais pas dit que Catherine ne me voyait plus, dans les couloirs.  Aujourd’hui, je la croise au rez, et j’ai droit à mon sonore et souriant « bonjour Hanka, comment allez-vous ? » « Très bien, merci Catherine, et vous-même ? ».  Dans ma Ford intérieure, je hurle de rire . avec mes sabots a paillettes ;-)))

 Hier, Claus m’avait invitee a diner ce vendredi – petit souper sympa : the Villamars, Bernard B. et Jean-Lou.

Mais les Verloos avaient une baby sitter, et proposent l’apero.  Via Farini, au Tabarro. 

C’est sympa, ces aperos de fin de semaine, ou vient qui veut, avec qui il veut .  On y rencontre des gens improbables.

Ou, apres manicure de ma main droite (la gauche ayant été faite hier) je prends qques verres, avec Jean-Lou et d’autres.

 Ah oui, la manicure :  Carlo, le coiffeur, me dit jeudi qu’ils ont engage une manicuriste.  Asiatique .  J’y vais donc le soir.  En 45 minutes, je sais TOUT de son couple qui a 19 ans, bien des avatars, et me vois gratifiee, a mon depart, de « je n’ai pas vu le temps passer, c’est bon de pouvoir se confier ».  Mes interventions s’etaient limitees, bien sur,  a une dizaine de « mhh…. »  « si, certo… », ou encore « ma non sempre… ».  La plus longue « ma vale la pena di impegnarsi ».  

Lorsque ma 2e main fut finie vendredi, Carlo se penche vers moi et me murmure « com’e, la manicure ?  perche mi fido al suo parere ».  Je lui ai repondu que c’est OK, mais que je lui dirais dans 2-3 fois.  Faudrait pas qu’elle me le fasse a chaque fois, qd meme.

Ceci dit, ce salon me convient vraiment.  Ils sont charmants, gentils, simples, droles, normaux.  Non, ce n’est pas Aveda, mais on ne peut pas tout avoir. Le relations y sont extraordinaires de chaleur humaine.  

 Retour au Tabarro vendredi.  Nous nous eclipsons – ce qui, avec Jean-Lou prend +/- ½ heure, vu que tout Parme le connait.

 Souper vraiment tres sympa chez Claus.  JL n’arrete pas de parler, sauf qd il joue de la guitare (avec Claus a la flute) ;  sans doute  l’onglet qu’il tient en bouche l’en empeche-t-il .

Belle, belle musique.  Claus est un puits de science pr ce qui est de la musique du XIIIe au XVIIe siecles.

 Retour au centre, ou je devais recuperer mon velo.  Passage « oblige » au Tonic, ou j’accepte le Mohito que m’offre tjs le meme Jean-Lou, et ou ns retrouvons Didier et qques autres.  Passablement etonnes de me voir, a 1h30, descendre mon Mohito devant le Tonic.

C’est bon, le Mohito.  Pas autant que la Caipirinha, mais bon qd meme.

La rue du Tonic est noire, comme l’est la via Farini.  Genre rue Neuve 1er jour de soldes.  C’est juste la movida, a Parme…

 

La movida parmesane s’étend des numeros 7 à 19, puis 29 à 32 et encore 41 à 45 de la strada Farini.  Plus quelques bars dans les rues avoisinantes.

La rue est noire de monde, les gobelets en plastique jonchent le sol, la musique sort de chaque bar.  Chacun d’eux avec sa specificite musicale, bien sur.

C’est un soir comme celui d’hier que Marco avait mis ¾ d’heure a arriver chez moi ;-))

Je n’ai plus l’âge de trainer dans les bars, mais je passe vraiment d’excellentes soirées ces temps-ci.

 Ce soir, party chez Pilar.

Ce sera plus gentil, moins musical, avec des enfants.

Pilar, dont le contrat n’est pas renouvele, alors qu’ils viennent de terminer l’amenagement du super appart qu’ils ont achete a Parme.

 Lundi, Jean-Lou a 35 ans, je fais un petit souper surprise .  L’ennui, c’est que je ne connais pas ses meilleurs copains musiciens.  Mais je vais tenter de me limiter a 8, question de pouvoir etre assis a table.  Nicole, j’aimerais vraiment que tu puisses le rencontrer, ce mec que je trouve devoir etre rembourse par la securite sociale.  Et avec qui j’ai cette jolie relation, entre grande sœur et copains d’enfance.  

 

Bon, sus a mon w-end : courses pr lundi, acheter MindManager, preparer ma formation des semaines prochaines sur l’evaluation, demain la messe et des cappu via Cavour s’il fait beau – il fait tjs superbe, l’automne habille les arbres de couleurs.  Il fait frais le matin (16°).  Je me sens bien a Parme.  J’irais bien y boire un cafe avec vous.

 

Je vous embrasse, bon w-end a vous tous.
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Pcque si je m”y mets maintenant, cela fera trop tard.

Alors, juste un petit rapport d’activité de la semaine écoulée :

 Mercredi dernier, « concert » de collègues au « Tonic » : assez sympa, partie avant que la fete ne se dechaine

  • Jeudi : concert de la chorale de Claus, au Palazzo : super, vraiment.  Comme ils ont epuise le budget « 5th anniversary, Parma week », et n’ont meme pas été foutus d’offrir une fleur aux solistes, je suis en train de monter que CGL leur dedicace une superbe photo, je fournis le papier photo et le cadre, a aller chercher demain. Panier de crabes, mais le concert était super, et les gens vraiment sympa.
  • Vendredi : « sto lat » avec beau montage floral par les Polonais d’EFSA ; le soir : relache
  • Samedi : anniv . merci pour les vœux, j’ai vraiment apprécie chacun d’eux. journée entre courses et telephone ; 21 personnes le soir, Majka & moi comprises.  Qques desistements en cours d’apres midi et de soiree, mais sympa, pas trop tard, car concert africain apres.  Sur lequel j’ai fait l’impasse, bien sur, pretextant les derniers invites qui trainaient ici.  Mtnt c’est plein de fleurs.  A part le tapis de chips dans la ‘chambres des enfants », appart presque normal
  • Dimanche : cool
  • Lundi :  jolis cadeaux + gateau des collegues HR ; le soir, souper chez les Monnart ; gentil, entre derision, desespoir et amitie.
  • Mardi : encore 2 rosiers au bureau, + cafe avec Anne T. et une bouteille de Wisniowka de Bart ; ce soir « ballo biblico » : en fait, des danses israéliennes, commentees, basees sur les Psaumes et les rites juifs.  Franchement interessant, gai, bien en mouvement (je degoulinais), sans parler de la presque heure de velo aller-retour pr y aller et en revenir.  Une bonne chose.  Ensuite, souper avec Marta chez moi.  Elle est positive sur CGL.  Assez raffraichissant. Nic : elle voudrait te parler ou te voir, si vous arrivez a connecter vos horaires.

Voila.

Merci pour chacun de vos telephones –mails-messages-sms.  C’était bon de vous avoir autour.

Merci de transmettre a Dominique S., et de me renvoyer son adresse mail.

Je vous embrasse affectueusement


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Il y a des jours où la vie est bien faite.

Bien que j’aie accepté, dans un premier temps, un apero avec Claus et Sylvie, j’ai fini par leur envoyer un texto comme quoi j’allais cuver ma mauvaise humeur à la maison.

A peine arrivée, soupe passée mais pas mangee, Teresa O. m’envoie un mail comme quoi elle a une reunion a Rome les 22-23/11, et si nous passions Y le w-end ensemble ?  Ensuite, elle m’a appelée, et ns avons passé un bon moment au téléphone.

Je me demandais justement où j’allais passer un w-end bientôt.  C’est bien l’hospitalité et les fetes a Parme, mais je fatigue…

A nous Maria in Trastevere, piazza Navona, Campo ? dei fiori ?,  et ces autres endroits que je ne suis pas encore arrivee a voir.

Teresa n’a jamais été a Rome, elle s’en fout de ce qui est à voir (pense emmener sa maman au Vatican pr ses 80 ans, donc cool…), et nous voir plutôt trainer dans Rome et boire du vin .  Moi, ça me va.


15 octobre 2007
L’anniv de Jean-Lou, un pur délice.  Apres qques chipotages pr tenir la surprise, ils étaient tous la avant lui.  Tellement surpris, qu’il en est resté coi pdt qques minutes.  On ne le lui avait jamais fait !  35 ans ,  et jamais une surprise de ce type. Reinhilde : « et bien, il te faut bien ça pr que tu te taises 5 minutes ».

rozne-stare-i-pamiatkowe-234.jpg 
Le menu, finalement, était très polonais : barszcz, klops, kalafior z buleczka (je pense que la dernière devait remonter à 10 ans), pommes de terre sautées au romarin, restes de chutney aux reines-claude de l’été, et tarte tatin.  Le coup de la tarte tatin, là, c’était croquignolet.

Je n’en avait jamais fait, et lundi matin, j’avais un mal fou à faire caraméliser le sucre.  Finalement, je la remets au four après le repas, l’oublie bien sur.  Lorsque j’ouvre le four, il fume, certaines pommes sont pas tant caramélisées que noircies, et Jean-Lou accourt dans la cuisine en criant : «  la madeleine de Proust, ça sent la tarte tatin de ma maman !!!! ».  il était aux anges.  Tellement, meme, que le lendemain, son texto de remerciement me disait « tu es un ange ».  j’ai bien aimé ,-))) lolll.  J’ai la présomption de croire que, dit par Jean-Lou, ce n’est pas gratuit.

Par ailleurs, très jolie rencontre avec Melanie, Irlandaise, ex-copine de Jean-Lou.  Nous avons vraiment flashé, réciproquement.  En plus d’être eco-toxicologue, elle est prof de yoga. Très belle petite jeune femme. Je trouve dommage qu’ils renoncent, à cause de la distance.  Si j’étais vraiment un ange, je verrais ce que je peux faire, mais bon, je ne suis pas vraiment un ange.  Enfin, je ne sais pas lolll.

J’avais dit « à 23h, c’est fini », vu ma présentation du lendemain – j’avais vraiment fait gaffe à l’alcool – et les interviews de Jean-Lou.

A 23h, c’était la jam à tout va, ici. preuve à l’appui. Et là, je n’avais pas prévenu les voisins ;-))) 

Pour la première fois de ma vie, je les ai tous virés à 23h30 !!!  qu’en dites-vous ?  Eux ont continué un peu en ville, enfin, ceux qui étaient en état, car les vins et les pousse-caffé avaient coulé à flots ;-)).

 Voilà.  La présentation a été à peu près, j’ai tout revu aujourd’hui. Demain une, vendredi deux, si je me souviens bien.

Au boulot, pas drole, mais ca va.


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9 septembre

En vitesse.  Je rentre d’un pt resto avec Claus et Sylvie (je vous passe les autres, plus anecdotiques).  Le mail me le proposant est venu comme une benediction, alors que j’etais en route pr aller voir Blanka.

Je situe : Blanka, Polonaise, mariee à un italien, à Parme depuis 30+ ans ; 61 ans, ex-actrice, qui a gardé de cette carriere (avortée) un port de reine, des grands yeux noirs marqués d’un grrrrosss trait noir, et une attitude de diva ; y compris sur son canapé datant probablement de son arrivée a Parme.  Seule la couverture – dont le roquet est le principal bénéficiaire -  doit avoir changé.  Je ne sais pas pq elle s’est entichée de moi, mais voilà, c’est fait.  Elle m’appelle souvent, demande à ce que je vienne la voir.  Moi, je dis que je la rappelle, et puis j’oublie.  Voilà t’y pas qu’elle sort de cure de désinto (alcool).  Hier.  Je dis que je vais la voir cet aprem.  5 telephones, au moins, sans compter ceux que je n’ai pas pris.  Jusqu'à ce dernier, qui me dit qu’elle ne peut pas sortir sans moi.  ‘ Et ou donc veux-tu aller ?’ lui demandai-je naïvement .  « Na male jasne » me répond-elle, soit « boire une chope ».  estomaquée, moi.  Et de fait, dès ma sonnette, elle accourt, munie du roquet – j’avais pas l’air con, moi, avec ma plante pour personne sortant de l’hosto – et nous voilà parties.  Plus vraie que nature, elle me confirme que nous allons bien boire une chope.  Moi : « moi, je ne bois pas de bière » .  « et tu bois quoi ? » « de l’eau ».  « ??? de l’eau ».  « oui ».  « ah ,mais je ne pense pas qu’ils aient de l’eau, là ».  Moi, tjs aussi naïve « s’ils ont de la bière, ils auront bien de l’eau » .  Elle me laisse le chien, et entre dans un infame caberdouche – « kiosk », en fait, d’où elle ressort fière, me disant que nous allons nous installer sur un banc.  Nous nous asseyons effectivement sur un banc – bande médiane entre deux voies rapides – et elle me dit « je ne t’ai pas acheté d’eau ».  « ??? » «  je t’ai acheté une bière ».  «  Je ne bois pas de bière ». «  désolée ».  Suivent une dizaine de minutes à la recherche de son ouvre bouteilles dans le fond de son sac.  Sans succès.  Je tente bien un « tu vois, c’est que tu ne devais pas la boire ».  « Tu ne me connais pas, ma chère », sonne la réponse assez cinglante .  Ni une ni deux, de quelques coups bien assénés sur la poubelle publique, voici la bouteille – genre 1/2L au moins -  ouverte.  Roulala.  Je vous passe sa déception qd je lui ai dit que je ne restais pas dîner avec eux, bénédissant, en mon fort ( !)  interieur le brave Claus qui m’invitait a diner. La cerise sur le gateau : le « sois mon ange gardien », asséné lorque je prenais congé.

« Et c’est ton contact parmesan ? » me demandent mes amis auxquels je racontais ces péripéties au diner.  Mieux vaut en rire.

 Sinon, passé l’après midi à velo : essayé de voir la Chartreuse de Parme.  Elle se trouve au sein d’une …prison .  Ironie du sort pour vous Belges : au sein de l’école d’administration pénitentiaire.  Mais visitable jusqu'à midi seulement.

J’ai donc tourné, un peu en campagne, un peu en ville, trouvé un marche, où j’ai acheté des bricoles, pour les IMC, pr la prévention des cancers, des goodies calabrais, … J’y ai perdu un peu de sous, gagné quelque couleur, et le sentiment d’avoir bougé un peu .

A la messe, Don Luciano cite « Zorba”.  « Vous avez lu Zorba le grec ?  Qui a lu Zorba le Grec ? » Je lève le bras, comme une grande, et le rétracte derechef : j’étais aussi la seule.  « Bon, il y a au moins une personne ici qui lit des livres intéressants.  End of story.  Ah oui .  Cette nuit, j’ai revé que je me faisais virer d’une…église. A mon corps défendant, faut-il le préciser.  Loll.

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5 septembre

Juste un mot, en vitesse, il est 1h du mat’

Valentina m’avait annoncé son intention d’une visite speciale « armoires de cuisine » pour aujourd’hui.  Que j’ai acceptée avec gratitude.

Et ce soir – enfin, ce matin -  je trouve : une exposition de quelques 10 semaines de « entremets au chocolat », pures proteines, a cote de « petit dejeuner cacao », tjs fort en proteines, bien en evidence sur les etageres .  Ce sera encore galere pr retrouver « mes petits » au radar, mais les armoires de cuisine blinquent de partout. J’ai eclate de rire toute seule en voyant ce que mes reserves sont devenues.  Passe.  Ce matin, cette conversation avec Valentina – que definitivement, j’aime bien -  « j’ai de la chance avec les gens chez qui je travaille, ils sont tous sympa ».  Et moi « tu parles, regarde-toi, comment tu es, tu les choisis aussi »  Un cadeau, je vous dis.

Retour de Porticello – Sylvie M.  – demain, ils (Sylvie, Claus, Bernard, ….) vont courir a la citadella, et moi, je les attends avec vodka – et eau -  post effort.  Parme a de beaux restes.
Qui effacent les frustrations du boulot.
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4 septembre

Je vous ai déjà un peu raconte ma derniere visite : Lise Penne et Tarik.  Et mes questions par rapport a cela.
Je vous livre ici son post-it de dimanche (les italiques sont de moi):
« Salut hanka ;
9 août

J’espere que tu as passe une bonne soiree (bbq a Porticello).

De notre cote, tout s’est bien passe.

Nous n’avons pas trop ose nous servir dans le frigo par peur de te priver… (no comment)

Cela te fait-il plaisir de « bruncher » avec nous demain lorsque tu rentres de la messe ? que faut-il te laisser dans le frigo ? »

Il est bien entendu qu’ils s’étaient bien servis dans le frigo, tant pr le souper de la veille que pour le brunch, bien sur.

Pas de probleme avec ca, je leur avais dit de le faire, je trouve juste le petit mot rigolo.  Et assez typique des jeunes de ces années.

 Dans le rayon « bonnes nouvelles », j’ai eu un telephone de Zosia Klopotowska de New York.  Notre dernier contact telephonique remonte a juste apres le 11 septembre.  Depuis rien, malgre mes nombreuses tentatives de les retracer.  Retrouve une filleule aussi, par la meme.  Marysia, 25 ans.

J’en suis tres tres heureuse.  Zosia est vraiment qqu’un d’important pour moi.

 Au boulot : ca tourne +/-, sinon la nouvelle de la non-prolongation d’une excellente scientifique. « decision politique » dixit la duchessa. 

L’un de vous connait-il ce poeme, dont je ne me souviens ni de l’auteur ni du titre ; il date de l’immediat apres-IIe guerre mondiale ?.

Il commence ainsi :

« la peur s’était abattue sur la ville comme une epidemie.

La peur creusait autour des regards des sillons noirs. »

Je le cherche parce-que c’est a propos, aujourd’hui, a l’EFSA.

 Sinon, un ou 2 petits soupers par semaine, mon premier w-end « vide » a Parme, c’est entierement OK.

Valentina est une reelle benediction.  Son esprit d’initiative me fait perdre un peu de temps pr retrouver mes affaires, parfois, mais bon, par contre il fait propre, et je range, pour profiter d’un appart aussi bien tenu.

 Le vendredi 28 septembre soir, qui est disponible ? A suivre ,-)).

 Je vous embrasse et, si c’est le cas, vous souhaite une bonne rentree.

 Hanka

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Il a plu, aujourd’hui.  L’effet « savonnée » prend ici tout son sens : longues stries blanches mousseuses le long de la large Via Fratti ; et comme son, une pluie battante qui frappe sur les velux.  Impressionnant.

La grande nouvelle du jour : Valentina : la dame qui va venir nettoyer. Moldave, avec un delicieux accent russe.  Elle a passe qques heures ici, et malgre mon w-end de nettoyage acharne, je vois vraiment la difference ! – elle a dit, Bogna, « on voit que l’appart est propre », mais apres son passage,  ca blinque de partout, y compris dans le debarras.  Je n’ai tjs pas vire Silvana, qui s’est empressee de disparaitre, mardi dernier, avant de me laisser le temps d’arriver ;   Partie remise a vendredi, 8h30. 

Bonne soiree, avec qques collegues – filles, a l’origine (poisson-legumes).  Dans le resto voisin, il y avait une table de 5 garcons de l’EFSA.  Nous allions de l’un a l’autre.  La aussi, qques gouttes de pluie nous ont fait emigrer vers l’interieur.  

Tiziana : on promet du mauvais temps jusqu'à lundi.  Tant pis. Ca va varier entre: “temporale – nuvoloso – poco nuvoloso – pioggia debole”.  Pourrait etre pire encore, on verra bien.  J’ai des parapluies, prends des chaussures et un imper, des vetements legers, legers, et un pull. L’hotel a confirme. Ne prends surtout ni essuies ni ce genre de choses, c’est fourni, de meme que des produits de toilette de qualite ;-))

Ma liste de courses suit.

Contente de ma journee – y compris une sieste d’une ½ heure, sur ma chaise de bureau, je commence a y exceller, merci maman ! – je vais dormir, avec Montedidio.  Vraiment tres joli.  Non, ce n’est pas la suite de La Piovra, c’est un livre ;-))

Bisous a tutti

H

PS : desolee pr la circulaire, je reponds individuellement, et pr le manque d’accents, qui apparemment fait vraiment la difference pr Mik.

A prestissimo

H
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9 juin 2007 6 09 /06 /juin /2007 14:04

J’aime ces moments bénis et sans contrainte, où rien ne semble devoir troubler ni la lumière ni la chaleur d’un soleil généreux, ni la petite brise, ni la douceur de vivre en Italie.

 

Cette espèce de lenteur langoureuse qui permet aux gens de se parler en souriant, de s’intéresser à à toutes les petites choses qui se passent.  Les conversations au bureau de poste, dernier endroit, direz-vous  - une file aux recommandés -  où il ferait bon vivre.  Et pourtant…  D’autant plus si le recommandé que je vais chercher est le prochain épisode de « La Piovra », et non une amende.

 

Le bijoutier qui prend le temps, non seulement de me changer la pile de la montre achetée à Venise pour trois sous deux cents,  mais d’en vérifier le mécanisme quelque peu enroué.  Le Ferramenta qui tient à me monter, en plus du filtre ADSL que lui demande, les autres systèmes, qu’il connaît peu, d’ailleurs. Des figues fraîches.  La boulangère qui se pâme à l’odeur de la tarte au fromage frais et basilic qu’elle me sort de l’étal « a quest’ora… » disons-nous de concert.

 

Et les gens se hâtent lentement, dirait le philosophe.

 

Une fois estompées les ordeurs de sugo al ragu du samedi, ils plongeront dans la torpeur de cette chaude après-midi d’été.

 

 

Sans contraintes, disais-je.  Parce-que je peux traîner.  Parce-que je peux me permettre les courses dans les petits magasins du quartier. Parce que j’apprécie tous ces cadeaux, que je décide de les prendre à bras le corps, de m’en envelopper, pour m’en réchauffer l’âme.

 

 

Les moments passés n’ont pas été simples.  J’ai reçu beaucoup, bien sûr, et ils se sont terminés, les deux derniers week-ends, par des visites délicieuses.

 

 

Il y a eu Majowka, et la Confirmation, où j’ai bien cru que ma réserve de kleenex n’y suffirait pas. Et puis il y a eu la rose de Tommy, les cadeaux de Brigitte, et l’affection de Marie-Cécile et des autres.  Le déjeuner chez la maman de Ale, et le souper impromptu et n’en finissant pas chez Janek.

 

Et le retour au boulot, où je me trouve un gâchis de première.  Mais je suis arrivée à le dire, sans trop d’émotion. 

 

Et où je pense que je change vraiment.  Moi qui, dès qu’une possibilité s’offre de me sentir coupable ou « insuffisante », aujourd’hui, je laisse couler. Et en prends le meilleur, en attendant la fin de la journée, de la semaine, ou les prochains arrivées ou départs.

 

 

Il y a eu Barcelone, magnifique.  Ce sentiment d’être vraiment chez moi dans les bâtiments de Gaudi, de me remplir de toute la beauté offerte. Et un entretien dont j’étais contente.  Parce qu’a contrario de ce que je vis quotidiennement, je peux intéresser par mes compétences professionnelles.

 

 

Il y a eu la fête avec les Polonais de Parme : quel plaisir de les voir se sentir bien.  Et moi, comme toujours, laissant venir, faire, parler, danser.  Vérifiant l’état des bouteilles, mais sans plus.

 

Il y a eu les pluies torrentielles, et leur bruit fracassant sur le vélux de mon bureau.

 

 

Et puis il y eu Marie-Cécile et ses hommes, détendus tous les trois, une merveilleuse complicité et gentillesse entre eux.

 

Et aussi Françoise et Brigitte et leurs hommes respectifs. Quand des amis me parlent de leurs amis d’université, je suis toujours surprise.  Mais moi aussi, après tout.  Juste que Françoise est si proche, elle fait partie de ma vie, que je ne la pense pas en ces termes.  Brigitte, je la vois moins, mais je suis ses aléas de loin en loin. Ben oui, nous avons étudié et fait la fête à Louvain, nous avons joué au foot.  Beaux souvenirs, bien sûr, mais aujourd’hui, elle est chef d’un service de soins palliatifs. Et Françoise a continué son chemin avec logique.  Leur visite : 36 heures bien jolies.

 

Bien sûr, rien n’est réglé.  Bien sûr, l’absence est cruellement douloureuse, et tord quelque fois le diaphragme, l’estomac et le cœur.  Elle s’inscrit doucement dans mon corps, et s’exprime quand par des larmes, quand par une infinie tendresse. Sans exutoire, bien sûr.  Parce que personne, rien, jamais ne pourra plus la recueillir.

 

 

Mais je peux aujourd’hui recevoir avec gratitude ces petits cadeaux que la vie m’offre.

 

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31 mars 2007 6 31 /03 /mars /2007 23:30

 

Ma grand' tante Alina, celle de Sopot, celle dont j'ai hérité "des restes d'une fortune de magnat", soit 7 verres à vin blanc de cristal, dont un au pied cassé, deux tasses à thé en porcelaine de Chine, dont une avec la sous-tasse, 5 coupelles, ...et l'ombrelle.  Ma ciocia Alina, chez qui j'ai fêté mes uniques fiançailles,.

Ciocia Alina, donc, lorsque, fraîche épouse, s'est mise à cuisiner une soupe, a pris la brosse à vaisselle et du détergent pour nettoyer les légumes - "si sales". 

Ciocia Alina reste la plus proche à mon coeur, de sa génération.  Pour sa fantaisie, son humour indécrottable, sa capacité à s'accomoder des circonstances. Son grain de folie, quoi.  Nous avons tous une tendresse particulière pour Ciocia Alina, la cigale des soeurs Chomicz.

Moi, la panna cotta, je la fais à l'orange, arôme et zestes d'orange à l'appui.

Pour l'arrivée d' Ale et famille (cherchez l'erreur!) , demain, il fallait un dessert de choix.

1/2 litre de crème fraîche, 200 gr de sucre semoule, 2 verres de Vodka (j'accomode, je sais, le rhum de la recette, bon sang ne saurait mentir), et je vous passe le lait, la gélatine et le sucre vanilliné.

Fin cuits, mélangés, malaxés, versés dans le moule qui devait donner le plus joli résultat.

Posé sur le bord de l'évier - tiens, c'est quoi ce liquide laiteux dans l'évier ? -

et passé dans l'évier.

Il reste du divin mélange une cuillerée à café par personne.  Et je vous passe la présentation. Tup, surgélation...

Comme quoi, n'utilisez pas le moule extensible pour la panna cotta !

 

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